mercredi 19 juin 2013

ABSALON par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

MUSEE DE TEL AVIV :
LES CONSTRUCTIONS DE MEIR ESHEL DIT ABSALON

Jusqu'au 30 Juin 2013, le Pavillon Helena Rubinstein de Tel Aviv reçoit les œuvres dessins et prototypes architecturaux de l'artiste israélien Meir Eshel dit Absalon.
Né en 1964 à Ashdod, Meir Eshel passe son enfance auprès de ses parents puis part suivre des cours scientifiques à Haïfa. Dès l'âge de 14 ans il est formé à la mécanique. Il intègre l'armée de l'air et la base militaire de Hatserim. Ses études et sa formation le destinent à prendre en charge le matériel d'aviation.  Puis son temps de service national achevé, il rend visite à sa famille en France et intègre les cours de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Il devient l'élève de Christian Boltanski dont les œuvres sont marquées par l'holocauste et font références à une mémoire issue d'un monde ashkénaze gravement atteint lors de la seconde guerre mondiale. Meir Eshel suit également les cours de Bernard Marcadé à l'Ecole d'Art de Cergy Pontoise. Puis il poursuit une formation à l'Institut des Hautes Etudes d'Arts Plastiques.

Ce double intérêt pour le design contemporain et pour la technologie moderne dominée par une sensibilité ascétique fait d'Absalon, le créateur d'espaces architecturaux aux lignes sobres. Son art figure comme l'un des principaux représentants de la construction minimaliste dans cette période féconde de la fin du XXe siècle. Il crée sur une courte période, de 1989 à 1994, année de sa disparition. Durant ces cinq à six ans de création, il parvient à marquer fortement l'histoire de l'art contemporain Israélien comme Français. Sa série "Propositions d'habitats" aux formes géométriques simples – carré, triangle, cercle, rectangle – est à la mesure du corps humain. En cela, il est disciple de Vitruve. Ces prototypes de maisons-cellules minuscules, (9 m²), monochromes sont représentatifs d'un art israélien moderne utilisant un langage non figuratif. Absalon s'implique ainsi dans une forme d'observance aux lois bibliques. Ses propositions d'habitats en bois blanc ont été étrangement conçues pour permettre à l'artiste d'y résider ponctuellement. En effet, disciple d'un certain nomadisme Absalon avait prévu de les installer dans chacune des grandes villes où il irait vivre Tokyo, Francfort, Tel Aviv, Paris…C'est l'art d'un homme solitaire, blessé, renfermé sur une recherche de pureté ascétique. C'est l'art d'un créateur formé par la technologie, en fait, d'un constructeur. Ses œuvres questionnent les principes d'habitats contemporains et cherchent une solution. Une importante exposition lui a été dédiée à Berlin en 2010 au KW Institut d'Art Contemporain.  La Fnac Aquitaine a prêté pour l'exposition de Tel Aviv une des œuvres en sa possession : Cellule N°2, année 1991 – Sculpture et prototype en bois peint blanc éclairé à l'intérieur par un néon – Pensait-il à Ron Arad, aviateur disparu ? Bernard Marcadé, Nina Montmann et Moshé Ninio lui dédient 352 pages d'études et d'analyses des œuvres publiées en deux langues. Est-ce que l'art Israélien a atteint un niveau d'intérêt international ? La réponse se trouve dans les Musées européens… et actuellement au Musée de Tel Aviv, Pavillon Rubinstein.

Lire :
ABSALON édition BuchandlungWalther Koning Gmbh & co. 2011 Marcadé/Montman/Ninio
Exposition :
PAVILLON RUBINSTEIN / MUSEE ART CONTEMPORAIN TEL AVIV
Jusqu'au 30 Juin 2013

 

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