mercredi 19 juin 2013

SASKIA COHEN TANUGI: SABRA DE MARTINE MOUGIN PAR SHOSHANA SASKIA COHEN ...

SASKIA COHEN TANUGI: SABRA DE MARTINE MOUGIN PAR SHOSHANA SASKIA COHEN ...: LE SABRA de MARTINE MOUGIN, Regard israélien sur une photographe contemporaine Martine Mougin se consacre au dessin et à la photog...

SASKIA COHEN TANUGI: REMBRANDT par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: REMBRANDT par Shoshana Saskia Cohen Tanugi: REMBRANDT et LE MARIAGE JUIF Rembrandt Van Rijn (1606-1669) qui excelle dans les scènes bibliques aux compositions en spirale, célèbr...

SABRA DE MARTINE MOUGIN PAR SHOSHANA SASKIA COHEN TANUGI

LE SABRA de MARTINE MOUGIN,
Regard israélien sur une photographe contemporaine

Martine Mougin se consacre au dessin et à la photographie. Ce qui la conduit à faire des recherches sur la photographie en noir et blanc, enrichie par l'apport extérieur de la couleur. Elle modifie ses clichés noirs et blancs par des traces d'encres lumineuses. Son travail est honoré par de nombreux prix internationaux : Celui de l'Académie Royale d'Amsterdam en 70, celui de Budapest en 72. Martine Mougin reçoit également le prix international du dessin de Rijeka, Yougoslavie, en 80 et en 96.  Une bourse de la Ville de Paris lui est décernée pour l'évolution de ses recherches plastiques. Son exposition parisienne de 2012, dirigée par S. Reymond-Lépine, est un succès national. L'exposition de ses oeuvres à Barcelone, Rotterdam, Copenhague, Groningen, Braga, et au Centre d'Art Champclause en duo avec Boltanski, lui font atteindre un niveau international. Le commissaire Claude Nori a choisi une de ses oeuvres, pour l'exposition collective du Mois de la Photo 2012, au Musée de Montparnasse.

Son travail passionne déjà les citoyennes et citoyens du Proche Orient pour trois raisons: Cette recherche exceptionnelle sur le paysage urbain et rural, cette logique d'interprétation d'un monde sensible tourné vers la modernité et l'harmonie,  son amour de la végétation et en particulier cette passion du Sabra, sont les principaux éléments qui passionnent les collectionneurs du Proche Orient. Martine Mougin photographie en noir et blanc, les cactus. Elle nuance le résultat des épreuves photographiques par l'apport de teintes ajoutées à la main. Elle choisit des colorations de roses, d'ocre-jaune, de verts qui apportent une émotion exceptionnelle aux clichés. Elle connait le sens du mot sabra : "Sabra" en hébreu, signifie cactus et symbolise la personnalité piquante et dure de l'israélien. Né du désert, la simplicité, la capacité à survivre avec peu, la ténacité quelque soit les épreuves, figurent les qualités d'une population qui se définit elle-même comme dure par l'écorce mais tendre par le coeur. Cette écorce piquante, ce cœur sucré, savoureux comme le miel, font de ces végétaux, l'image idéale d'une représentation d'un peuple tenace, formé à l'apreté d'une terre aride. C'est cette aridité que Martine Mougins rend dans des diptyques de 1m60 exclusivement centrés sur la représentation de "sabras".

Partageant la même passion que les artistes du Proche Orient  pour tout sujet écologique, elle propose un regard personnel sur la nature : l'installation Water Fragment (2000 Silkeborg)  expose ses clichés de tiges végétales reflétées par l'eau. Les lumières propagées par le mouvement des sources, des rivières, des étangs sont traitées comme autant d'oeuvres abstraites. Son installation Sun Night de la Galleri Image Aarhus, DK, en 1999 présente également un choix de clichés sur les métamorphoses de la lumière nocturne. F. Soulage écrira à ce sujet dans son article publié dans Art Contemporain et Mobilier, 2010, que Martine Mougin dévoile " la métamorphose de la lumière" dans des œuvres accentuant le contraste entre la lumière naturelle de la lune et celle phosphorescente des luminaires. Martine Mougin répond à la commande du festival international Nature et Paysage de Gacilly en 2005 par une nouvelle exposition des photographies monumentales de ses "Sabras".

Sa recherche de la représentation photographique de la nature s'associe actuellement avec celle de la représentation d'instants biographiques. Elle s'appuie alors sur le modèle de sa mère, retravaillant d'anciennes photographies noires et blanches de celle qui lui a donné le jour.  Cette recherche photographique s'intitule : " Une femme, ma mère".

Son travail sur le cactus évoque une phrase du Pirké Eliézer : " Et du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, (Gen.3, 3) une baraïtha[1] rapporte que rabbi Zerha dit : "Du fruit de l'arbre", l'arbre ce n'est rien d'autre que l'homme qui ressemble à un arbre."[2]

Le travail de Martine Mougin peut être découvert à l'adresse : 
www. martine-mougin.com


[1] une tradition tanaïte non incorporée dans la Michna
[2] Rabbi Eliézer, Pirke de Rabbi Eliézer, Paris Verdier 1983 p. 122

SASKIA COHEN TANUGI: REMBRANDT par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: REMBRANDT par Shoshana Saskia Cohen Tanugi: REMBRANDT et LE MARIAGE JUIF Rembrandt Van Rijn (1606-1669) qui excelle dans les scènes bibliques aux compositions en spirale, célèbr...

REMBRANDT par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

REMBRANDT et LE MARIAGE JUIF


Rembrandt Van Rijn (1606-1669) qui excelle dans les scènes bibliques aux compositions en spirale, célèbres pour leur exceptionnel mouvement, leur clair-obscur et leur puissante évocation de la beauté morale des personnages représentés, fut un des peintres hollandais les plus proches de la communauté Juive d'Amsterdam.  Elève de Jacob Van Swanenburgh, il épousa la nièce de Van Uyelenburgh son marchand de tableau, qui lui fit rencontrer les savants Juifs de la ville. Tout le long de sa vie, il les a immortalisés dans différents portraits : comme celui d'Ephraïm Bueno conservé au Rijksmuseum, ou le Portrait d'un Jeune Juif de la collection Van Horne.  Il les représente également sous les traits des rois, comme le Roi Ozias de la collection Devonshire, ou David jouant de la harpe devant Saul. Il utilise encore des proches et des personnes issues de la communauté pour le magnifique Esther Assuérus et Aman du musée Pouchkine et pour le Festin de Balthazar conservé à Londres à la National Gallery portant les inscriptions en hébreu au dessus des coupes du temple de Jérusalem renversées.  Il présente également le Peuple d'Israël sous les traits des prophètes comme Jérémie pleurant sur la destruction de Jérusalem conservé Rijksmuseum, où un vieillard abattu de douleur, est accoudé sur un précieux tapis sur lequel sont déposés les trésors du temple. Il utilise le visage de sa propre mère pour présenter Hannah lisant la Torah. Il dépeint également les Juifs d'Amsterdam en héros bibliques : Jacob luttant contre l'ange, Jacob bénissant les fils de Joseph, ou dans sa peinture du mariage de Samson.

Il utilise la plume et l'encre de chine pour illustrer les portraits des Juifs d'Amsterdam : comme la Rencontre d'Abraham et Melchisédech, ou Abraham recevant les trois anges, Abraham bénissant Isaac. Les dessins des Adieux de Rebecca à ses parents, celui de David prenant congé de Jonathan, (cabinet des dessins du Louvre) ou celui de Daniel dans la fosse aux lions. La  gravure conservée à la Bibliothèque Nationale de Paris, représentant Le Triomphe de Mardochée confirme le lien fort qu'entretient le peintre avec la communauté issue d'Espagne et du Portugal. La communauté florissante d'Amsterdam à l'époque de Baruch Spinoza, si elle ne fut pas sensible aux publications de ses philosophes, elle sut néanmoins coopérer avec les peintres.
En effet Rembrandt avait choisi de vivre à proximité du quartier Juif. Il y installa sa famille et son atelier. Cette contigüité avec les familles établies dans le quartier est illustrée par une de ses œuvres principales : La Fiancée Juive, également appelée Mariage Juif ou Isaac et Rebecca, datant de 1665 et conservé au Rijksmuseum.  Dans cette œuvre, Rembrandt présente le sacré associé à la vie quotidienne. Rembrandt désire montrer l'humilité nécessaire au consentement de deux êtres. A l'instant de l'accord de mariage, les yeux d'Isaac et ceux de Rebecca ne se croisent pas. Les visages baissés sont emprunts de douceur et de gravité. Ce n'est pas une passion charnelle qui est représentée, mais  la pudeur et le respect évoqués par la grâce du futur couple. La beauté de la modestie et le raffinement de la retenue, la simplicité de l'effacement et la douceur de la réserve sont, pour Rembrandt, la peinture réaliste d'un véritable mariage Juif. Le jeu des mains des deux personnages, trace les quatre lettres du tétragramme.

Sources :
Marc le Bot Rembrandt et l'Orient éd. Flammarion 1990
Horst Herson Rembrandt et son œuvre éd. Hachette 1968

SASKIA COHEN TANUGI: ABSALON par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: ABSALON par Shoshana Saskia Cohen Tanugi: MUSEE DE TEL AVIV : LES CONSTRUCTIONS DE MEIR ESHEL DIT ABSALON Jusqu'au 30 Juin 2013, le Pavillon Helena Rubinstein de Tel Aviv...

ABSALON par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

MUSEE DE TEL AVIV :
LES CONSTRUCTIONS DE MEIR ESHEL DIT ABSALON

Jusqu'au 30 Juin 2013, le Pavillon Helena Rubinstein de Tel Aviv reçoit les œuvres dessins et prototypes architecturaux de l'artiste israélien Meir Eshel dit Absalon.
Né en 1964 à Ashdod, Meir Eshel passe son enfance auprès de ses parents puis part suivre des cours scientifiques à Haïfa. Dès l'âge de 14 ans il est formé à la mécanique. Il intègre l'armée de l'air et la base militaire de Hatserim. Ses études et sa formation le destinent à prendre en charge le matériel d'aviation.  Puis son temps de service national achevé, il rend visite à sa famille en France et intègre les cours de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Il devient l'élève de Christian Boltanski dont les œuvres sont marquées par l'holocauste et font références à une mémoire issue d'un monde ashkénaze gravement atteint lors de la seconde guerre mondiale. Meir Eshel suit également les cours de Bernard Marcadé à l'Ecole d'Art de Cergy Pontoise. Puis il poursuit une formation à l'Institut des Hautes Etudes d'Arts Plastiques.

Ce double intérêt pour le design contemporain et pour la technologie moderne dominée par une sensibilité ascétique fait d'Absalon, le créateur d'espaces architecturaux aux lignes sobres. Son art figure comme l'un des principaux représentants de la construction minimaliste dans cette période féconde de la fin du XXe siècle. Il crée sur une courte période, de 1989 à 1994, année de sa disparition. Durant ces cinq à six ans de création, il parvient à marquer fortement l'histoire de l'art contemporain Israélien comme Français. Sa série "Propositions d'habitats" aux formes géométriques simples – carré, triangle, cercle, rectangle – est à la mesure du corps humain. En cela, il est disciple de Vitruve. Ces prototypes de maisons-cellules minuscules, (9 m²), monochromes sont représentatifs d'un art israélien moderne utilisant un langage non figuratif. Absalon s'implique ainsi dans une forme d'observance aux lois bibliques. Ses propositions d'habitats en bois blanc ont été étrangement conçues pour permettre à l'artiste d'y résider ponctuellement. En effet, disciple d'un certain nomadisme Absalon avait prévu de les installer dans chacune des grandes villes où il irait vivre Tokyo, Francfort, Tel Aviv, Paris…C'est l'art d'un homme solitaire, blessé, renfermé sur une recherche de pureté ascétique. C'est l'art d'un créateur formé par la technologie, en fait, d'un constructeur. Ses œuvres questionnent les principes d'habitats contemporains et cherchent une solution. Une importante exposition lui a été dédiée à Berlin en 2010 au KW Institut d'Art Contemporain.  La Fnac Aquitaine a prêté pour l'exposition de Tel Aviv une des œuvres en sa possession : Cellule N°2, année 1991 – Sculpture et prototype en bois peint blanc éclairé à l'intérieur par un néon – Pensait-il à Ron Arad, aviateur disparu ? Bernard Marcadé, Nina Montmann et Moshé Ninio lui dédient 352 pages d'études et d'analyses des œuvres publiées en deux langues. Est-ce que l'art Israélien a atteint un niveau d'intérêt international ? La réponse se trouve dans les Musées européens… et actuellement au Musée de Tel Aviv, Pavillon Rubinstein.

Lire :
ABSALON édition BuchandlungWalther Koning Gmbh & co. 2011 Marcadé/Montman/Ninio
Exposition :
PAVILLON RUBINSTEIN / MUSEE ART CONTEMPORAIN TEL AVIV
Jusqu'au 30 Juin 2013

 

SASKIA COHEN TANUGI: ATELIERS DES GOBELINS PAR SHOSHANA SASKIA COHEN TA...

SASKIA COHEN TANUGI: ATELIERS DES GOBELINS PAR SHOSHANA SASKIA COHEN TA...: Le Peintre français Nicolas Poussin et l'histoire de Moïse, Ateliers des Gobelins Par Shoshana Saskia Cohen -Tanugi Intérêt des...

ATELIERS DES GOBELINS PAR SHOSHANA SASKIA COHEN TANUGI

Le Peintre français Nicolas Poussin et l'histoire de Moïse,
Ateliers des Gobelins
Par Shoshana Saskia Cohen -Tanugi

Intérêt des proches de Louis XIV pour l'Ancien Testament : 

Un certain nombre d'œuvres commanditées par Louis XIV mettent en valeur l'histoire d'Israël dans les arts vivants, la littérature et les arts plastiques. En 1689, l'épouse du roi commande à Jean Racine la création d'une tragédie sur l'histoire d'Esther pour les pensionnaires de Saint Cyr. L'année suivante, Jean Racine compose pour Mme de Maintenon, la tragédie de la reine Athalie. Il développe une représentation  du pouvoir religieux du Cohen Gadol et le fonctionnement interne du Temple de Jérusalem. Si Athalie reste rarement représentée sur les scènes nationales françaises, Esther, ce chef d'œuvre du classicisme est toujours interprété par la Comédie Française au XXe siècle. Dans le domaine des Arts Plastiques, Nicolas Poussin (1594-1665) consacre dès 1625 une partie de son travail de peintre à l'élaboration d'un cycle sur la vie Moïse. Il y travaillera jusqu'à sa mort. En 1683, l'homme d'état et ministre de Louis XIV, le marquis de Louvois, intendant des bâtiments Arts et Manufactures de France, passe commande à la manufacture des Gobelins, d'une transposition tissée d'une partie des tableaux de Nicolas Poussin dédiés à l'histoire de Moïse.



Nicolas Poussin et Moïse :

Cette série d'œuvres monumentales issue des Ateliers des Gobelins, était destinée à la collection particulière de Louis XIV.  Selon A. Brejon de Lavergnée : "la transposition d'une peinture aux dimensions d'une tapisserie, nécessite de revoir l'équilibre esthétique. Le très grand format, proche des scénographies existantes de l'époque accompagne l'œuvre dans un autre domaine[1]." La vie de Moïse transposée par les lissiers des Gobelins est ordonnée en une œuvre unifiée d'une grande pudeur et d'une grande finesse. Les harmonies sont rendues de telle manière par des fils de laine rehaussés d'or et de soie aux couleurs contrastées sur fond ivoire, qu'il n'y a aucune perte des valeurs esthétiques, malgré une transposition de support. Les tapisseries des ateliers dirigés par Jean Mozin, peuvent être admirées comme un ensemble unique. Moise sauvé des eaux, traité avec une grande pureté introduit le personnage d'Aaron.  Moïse enfant foulant la couronne de Pharaon illustre un commentaire du midrash. La Manne, Le Buisson ardent, Moïse frappe le rocher, Le bâton de Moïse, Le serpent d'airain évoquent les différentes épreuves surmontées par le Peuple Juif et incitent à l'admiration. Face aux périls, le peuple est représenté chargé d'émotions, vaillant, pudique et courageux. Le Passage de la Mer Rouge est d'une beauté plastique incontestable. Le Veau d'Or appartenait dès 1684 à une collection privée, ne semble pas avoir appartenu aux collections royales. Les cartons de l'école de la Manufacture des Gobelins dirigée par Charles Lebrun (1619-1690) n'ont été redécouverts dans la collection du Mobilier National qu'en 2003, celui de La Manne a été découvert l'année dernière, en 2011.  Ces cartons retravaillés à partir des tableaux de Poussin révèlent une profonde tendresse pour l'histoire Juive, jusqu'au carton du Veau d'or réalisé par Gilbert de Sève en 1684.

L'exposition Poussin et Moïse, Histoires tissées présentée à la Galerie des Gobelins est magistrale.  La particularité de cette collection, la beauté de ces œuvres, la richesse de ce patrimoine datant du siècle de Louis XIV, cette découverte des travaux de la Manufacture des Gobelins illustrant l'histoire Juive devraient inciter le Musée de Jérusalem à accueillir Poussin et Moïse dans l'intérêt du public et des artistes Israéliens.


Référence :
Galerie des Gobelins www. mobiliernational.fr
Catalogue : Poussin et Moïse, du dessin à la tapisserie Bayard 2011
Poussin et Moïse Histoires Tissées 42 av. des Gobelins 75013 Paris
Article publié par SCT  Janvier 2013



[1] www. Poussin et Moïse, DP. PDF Culture.gouv. fr