dimanche 19 février 2012

SASKIA COHEN TANUGI: LE VOYAGEUR DE PUMBEDITA - CALEB - SASKIA COHEN TA...

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SASKIA COHEN TANUGI: ROMAN IMPACT IN THE GOLAN DURING THE GREAT REVOLT

SASKIA COHEN TANUGI: ROMAN IMPACT IN THE GOLAN DURING THE GREAT REVOLT: ROMAN IMPACT IN THE GOLAN DURING THE GREAT REVOLT (66- 70 C .E) Shoshana Saskia Cohen Tanugi PhD Student Hebrew University ...

SASKIA COHEN TANUGI: GAMLA - Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: GAMLA - Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: GAMLA ( Extrait 4) Shoshana Saskia Cohen Tanugi

SASKIA COHEN TANUGI: GAMLA ( Extrait 4) Shoshana Saskia Cohen Tanugi: Et de son oeil vif, et de sa voix impétueuse, elle avait commencé: "Israel commence par la plus petite lettre de l'alphabet: Yod, première l...

SASKIA COHEN TANUGI: RAFFI KAISER ART ISRAELIEN par Shoshana Saskia Coh...

SASKIA COHEN TANUGI: RAFFI KAISER ART ISRAELIEN par Shoshana Saskia Coh...: L ’exceptionnelle beauté des paysages de déserts et de montagnes Raffi Kaiser est né en 1931. Il est formé dès son jeune âge par Israël. I...

RAFFI KAISER ART ISRAELIEN par Shoshana Saskia Cohen Tanugi

L’exceptionnelle beauté des paysages de déserts et de montagnes

Raffi Kaiser est né en 1931. Il est formé dès son jeune âge par Israël. Il vit depuis 30 ans entre Europe, Chine, et Japon.  Traversant à pied les déserts et les montagnes, armé de ses cartons, ses crayons et son encre, il forge pour le Proche Orient, un patrimoine exceptionnel de paysages à partir des techniques traditionnelles issues du patrimoine japonais.  Monochromes sépias à la pointe carbone ou noir à l’encre de chine, le tracé est toujours précis,  laissant une large place à la blancheur de l’espace vide. Sa relation avec le paysage passe par la concentration, le silence et la beauté. Si le monde contemporain est de tout son instinct dirigé vers l’avenir et la rapidité, celui de Raffi Kaiser se tourne vers l’éternité. Il appartient à l’élite de l’histoire de l’art.

Depuis la critique moderne, appartenir à l’élite implique toujours une relation au pouvoir et aux galeries marchandes. L’art occidental tente à penser produit et la politique culturelle occidentale implique une relation qui suggère de diffuser l’œuvre achetée par l’état, comme la manifestation d’une image publique et représentative d un collectif. Les grands chantiers représentent l’état.  Les grandes œuvres représentent une partie ou l’histoire du peuple. C’est un devoir de l’état de conserver les meilleurs productions de ses élites artistiques, de proposer aux générations à venir un patrimoine. Le monde contemporain se tourne vers le futur : l’art contemporain cherche donc un des reflets de ce futur à travers l’utilisation des nouveaux matériaux, silicone, plexiglas où électronique. Un contre mouvement se manifeste par un langage artistique ayant trait à l’immobilité, à la traduction esthétique d’une conception morale du monde.

Les oeuvres de Kaiser reflètent une expérience artistique nourrie aux plus grands mouvements spirituels de l’extrême orient. Sa recherche basée uniquement sur le panorama, le paysage - fontaines vives, montagnes, brouillards et neiges sur les volcans - rappelle par la pureté du trait et de la ligne, les œuvres antiques du Japon mais repensées après Jackson Pollock.  L’américain pose sa toile au sol et projette la couleur pour atteindre le rythme d’une écriture chevronnée, l’israélien répond par 30 mètres de dessins défilant comme une méguila sur de grands panneaux. La ligne d’une montagne, prise entre l’immensité vide du brouillard défile sur plus de 30 mètres, et devient un panorama du Néguev. Avec ses pierres, ses arbres secs et ses silences.  Le conservateur en chef du Musée d’art moderne de Kamakura,  Yamanashi Toshio écrit au sujet de l’artiste israélien : «  En 1991  Raffi Kaiser, poursuit sa quête en extrême orient  en parcourant à pied les régions montagneuses du Japon…Pendant ce voyage de près d’un an, l’art de Raffi Kaiser connaît un nouveau développement.  Lorsqu’en 1993, j’ai pu voir à Kyoto, le résultat de ce travail, je remarquais la part encore plus importante prise par les espaces blancs…telle qu’on la retrouve dans la peinture chinoise mais réinterprétée dans un langage plastique qui avait atteint sa pleine maturité et était empreint de profonde originalité.»1

Ce sont ses œuvres créees à partir de  marches à travers le désert du Néguev qui ont été choisies par Daniel Jacoby, l’avocat de l’écrivain dissident soviétique Kouznetzov et auteur de l’ouvrage consacré à l’affaire Chtcharansky en 78,  pour illustrer ses carnets de poèmes courts de 1985.
« Rocher sentinelle, que guettes-tu ?» accompagne un dessin sépia exceptionnel de passages entre pierres et roches du sud d’Israel.2

Durer, Leonardo, Michel Ange accordaient une telle importance au dessin que certains étaient cachés voir brûlés pour ne pas être connus du public.
Les monochromes de Kaiser sont les œuvres magistrales de l’art contemporain israélien.

Biographie


Né à Jérusalem en 1931, Raffi Kaizer a étudié l’art à l’école israélienne de Tel Aviv
Fine Art School, puis à Paris à l’Ecole des Beaux Arts et enfin à l’Accademia di Belle Arti de  Florence.
De 66 à 67 il vit en Italie et produit une œuvre influencée par les peintres de Toscanes, de la Renaissance, Ucello, Piero de la Francesca,  Simone Martini, Leonardo…

 Dès 67 le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui attribue le prix du « Meilleur artiste étranger.»
A partir de cette date, il présente les paysages d’Israel dans les expositions internationales : en 68, à Bruxelles, en 69 au Musée Saginawa dans le Michigan, en 70 à la biennale de Bradford, en 75 au Musée Juif de New York.
en 77 au Grand Palais, à Paris et dans les musées internationaux,  au Canada ( Ottawa 1978 )  au Festival d’art Israélien de Berlin en 79,ses oeuvres sont présentées à l’exposition internationale de Bâle en Suisse,  dans les expositions de groupe, de Stuttgart, ( 1988)  en Chine, à Cologne, au Japon ( 2000, Tsumari Art Triennial, Nujgata) …


Musée National des Arts Asiatiques, Guimet



L’exposition la plus remarquable, saluée comme majeure pour l’art contemporain, fut organisée en 1990 par le Musée National des Arts Asiatiques de Paris,  le Musée Guimet.  Comme le cycle des nymphéas de Monet, composé de 12 panneaux de deux mètres de hauteur, Raffi Kaiser compose un paysage  qui se déroule en une exceptionnelle méguila sur 50 mètres de long, où la pointe d’un crayon révèle la ligne des monts Huangshan,  les paysages de Chine dans le silence et le brouillard, dans la lumière blanche et le vide. Le conservateur du Musée Guimet, Jacques Giès garde souvenir de l’israélien  :
« Le musée Guimet dont la vocation est de transmettre la connaissance des arts d’Asie a dérogé, à cette occasion, au principe qui exclut la présentation d’œuvres d’artistes vivants, en raison du caractère exceptionnel de cette œuvre. Car le Huangshan vu par le peintre Kaiser n’est pas un simple reflet de la peinture chinoise.»3 En 89, la critique d’art  Danièle de Temmerman publie « Qu’il dessine des montagnes, des cascades ou des grands espaces, Kaiser recherche l’essentiel, il nous donne à lire son éblouissement devant le spectacle du monde. »   Kaiser œuvre d’une manière exceptionnelle a faire comprendre le temps, le silence, la force du monde intérieur de l’homme, la puissance et la fluidité d’un paysage dont la moindre nuance module l’émotion.
«  Voici quelques années, la nécessité de faire le point s’imposa  à moi. Un besoin violent de solitude.  Il me fallait changer d’univers, me couper de tout et de tous, retrouver le silence. Le désert d’Israel que j’aimais tant m’apparut comme un lieu idéal de retraite et d’approfondissement.. Je n’ai rien d’un mystique, je voulais être seul et réfléchir. J’ai commencé à dessiner ce que je voyais.  Progressivement, je n’étais plus un visiteur mais une parcelle. De retour à l’atelier, je continuais de dessiner de vastes paysages. Une étape à travers le désert prit la forme d’un rouleau de 10 mètres… Spontanément j’ai retrouvé la ligne de la tradition chinoise. Ma conception de l’espace s’identifie à celle de la tradition chinoise, lignes, taches, silences, espaces vides. Pour avoir mis mes pas dans ceux des maîtres chinois, je partis en Chine. »
En souhaitant une prochaine exposition de ses œuvres au Musée d’Israel ou à celui de Tel Aviv.
www



1 Raffi Kaiser – Paysages des origines -  Catalogue de l’Exposition du Musée  de Cologne – Romisch Germanisches Museum -  1999 2000 –p
2 Rouleaux – Jacoby / Kaiser  - Editions du regard – 1985




J’ai découvert ses dessins sur la Chine, il y a 20 ans, pour l’organisation de son exposition au Musée Guimet de Paris. Son travail fait parti des plus grands moments de l’histoire de l’art israélien. Bouleversant au même niveau, l’idée de la profondeur humaine, que les œuvres de Diego Giacometti dans son atelier parlent de la vie et de l’art du XX eme siècle. J’ai pu découvrir à Kyoto, son travail à la Nomura Cultural Foundation où il proposait un regard sur les paysages du Japon. Il était le premier peintre invité à rester 12 mois au Japon par la Fondation. Les œuvres de cet artiste israélien sont considérées comme faisant parti du patrimoine international de l’art d’extrême-orient.

Souvenirs :
 J’ai découvert ses dessins sur la Chine, il y a 20 ans, pour l’organisation de son exposition au Musée Guimet de Paris. Son travail faisait déjà parti des plus grands moments de l’histoire de l’art israélien. Bouleversant au même niveau, l’idée de la profondeur humaine, que les œuvres de Diego Giacometti. J’ai pu découvrir à Kyoto, son travail à la Nomura Cultural Foundation où il proposait un regard sur les paysages du Japon. Il était le premier peintre invité à rester 12 mois au Japon par la Fondation. Les œuvres de cet artiste israélien sont considérées comme faisant parti du patrimoine international de l’art d’extrême-orient.

Son œuvre ne traite ni de l’homme ni de l’animal, mais du panorama et de la nature. Il propose de long paravent traversés d’une ligne à l’encre, au crayon, confrontant l’ocre de la mine à la pâleur du support.



3 Jacques Gies – Catalogue du Musée National Guimet Collection des Arts d’Extrême Orient – 1990

mercredi 1 février 2012

GAMLA ( Extrait 4) Shoshana Saskia Cohen Tanugi

Et de son oeil vif, et de sa voix impétueuse, elle avait commencé: "Israel commence par la plus petite lettre de l'alphabet: Yod, première lettre d'Ysaac et de Yaacov, Chin, la seconde lettre est la première de Sarah, Rech, la troisième, appelle  Rivka et Rahel, aleph la quatrième! et c'est le nom d'Abraham qui apparaît, et par lamed c'est Léa qui se réveille ...Ainsi Israel, formé de la première lettre d'Ysaac-Yaacov-Sarah-Rivka Rahel-Abraham-Léa, est un, ils sont sept...Même si le corps seul de Yaacov s'est battu cette nuit là contre l'ange d'Esav, se sont les âmes de ces sept là qui ont  mené le combat, aussi l'ange a perdu. Il a luxé la hanche de Yaacov mais il a reconnu les 7 combattants nommant non plus "Yaacov", mais "Israel".

Le rabbin plissa ses yeux intelligents, fixa la petite fille qui lui faisait face.
L'enfant continua doucement, comme si elle n'était pas bien sûr de ce qu'elle avançait, comme si elle avait peur qu'on ne la gronde, dans un souffle à peine audible, elle murmura: "...et si un seul d'entre nous est exclus des sept, nous perdons la guerre...C'est pour ça que Rome est venu. Rome s'est Esav, et nous, nous sommes les sept combattants dans la nuit."
il lui demanda: "qui t'a appris cela? où l'as-tu entendu?"
-  La nuit je me cache dans l'armoire des sepher Torah pour écouter l'étude, mais une nuit j'ai oublié de sortir, je me suis endormie, la tête contre le gros sepher du fils de Yaacov le shomer, et j'ai rêvé...et dans mon rêve je me suis rendue compte que je voyais le combat d'Israel.
j'ai vu Lea Rivka et Sarah, j'ai vu leurs noms.
et j'ai eu peur et j'ai eu chaud et je me suis réveillée et j'ai compris qu'y était Israel et qui j'étais..."
- "et qui es-tu?"
demanda le rabbin
- "et bien tout le monde le sait! "répondit la petite fille étonnée, "Nora la fille du presseur d'huile. "

Le rabbin hocha la tête. il avait l'air grave, il se baissa vers l'enfant et gentiment lui recommanda:
- Mon petit, tu ne dois plus aller te cacher au milieu des sepher torah, tu entends? tu es une toute petite fille et surtout ne reviens plus te cacher pour écouter les discussions dans la salle d'étude. Ce n'est pas ta place...C'est très mal et très ennuyeux que tu te sois caché là-bas, mais tu as bien fait de me le dire, je dois maintenant vérifier chaque sepher afin de savoir s'ils sont devenus passoul. Tu ne recommenceras plus n'est ce pas?"
La petite Nora s'était mise à pleurer. Un sanglot à fendre l'âme. Elle avait l'impression d'avoir fait une action merveilleuse et un rêve splendide et voilà qu'on lui apprenait qu'elle avait commis une transgression. Elle s'enfuit de la maison en pleurant.
Le rabbin resta perplexe, il s'était redressé.
- Ne grondez pas cette enfant, mais vérifiez l'aaron ha kodesh...les fautifs...c'est nous.

Dès l'instant où elle avait appris à marcher, Nora s'avançait dans les zones dangereuses, elle grimpait sur les margelles des puits, se suspendait aux branches, sautaient de toits en toits rentrait par les fenêtres, puis quand Gamla lui était devenu un terrain de jeu trop familier, elle était partie risquer ses jambes frêles près des chutes d'eau du haut plateau. Elle avait découvert des endroits secrets, elle aimait particulièrement ces cercles de pierres sèches autour d'un monticule de pierre en forme de maison au toit arrondi, personne ne connaissait cet endroit, c'était son refuge, elle traversait presque en courant les champs d'oliviers, arrivait au bois d'eucalyptus, sautait les torrents du printemps qui dessinaient des trous d'eau dans le vert des hautes herbes, évitait les pâturages où les grands troupeaux passaient paisibles, contournait le bois des gazelles et enfin arrivait au pierres encerclées de cercles, elle ne l'approchait qu'en marchant doucement. Elle avait peur et cette peur ne l'affaiblissait pas mais lui faisait franchir tous les barrages.   

Un jour, elle y avait découvert un bébé chacal qui affamé, attendait sa mère. Elle n'avait pas osé le toucher mais s'était accroupie devant le petit animal tremblant et s'était mise à pleurer. Le petit chacal avait uni sa plainte à celle de l'enfant et les deux, au milieu des pierres pleuraient vers le ciel, un douleur partagée qu'ils ne comprenaient ni l'un ni l'autre, qui transperçait d'un trait le temps. Cette douleur et ce cri s'entend encore, deux mille ans après, en cet endroit de pierres mortes.




Gamla (Extrait 3) Shoshana Saskia Cohen Tanugi

Ce jour là, après avoir attendu tout le matin, son frère sur la terrasse, Yael rentra dans la maison, lavant, nettoyant tout, comme si la propreté aurait dû faire revenir plus vite, le voyageur. Elle avait envoyé ses deux jeunes soeurs, Dvorah et Yéhoudiah, au souk de la ville acheter les fruits et les légumes, dans l'espoir qu'elles ramèneraient dans leurs couffins de paille tressée les dernières rumeurs des marchands venus de Galilée. C'était le jour des poissonniers. Les pêcheurs du lac vendaient à l'étalage, les filets de leurs nuits en rapportant aux gens de Gamla les nouvelles de Tibériade et de Jérusalem.
Yael appris ainsi  l'arrivée de légions romaines en Galilée.Elle ne voulut pas s'en effrayer tant la frayeur pouvait contrarier la raison et la foi, car selon Yael, la raison était la foi. Elle avait foi en son Dieu, elle n'avait foi qu'en Lui, et s'Il jugeait bon de recevoir les légions Romaines au coeur de sa terre c'est qu'Il avait une raison puissante, qu'elle, Yael, ne pouvait qu'accepter. Aussi, décida t-elle de ne pas céder à la panique qui commençait à poindre dans le coeur des mères de Gamla. Mickal, la mère des huit fils du tisserand avait déjà sur le visage cette pâleur qui laisser transparaître la peur de son âme. Les réfugiés des villages autour du lac commençaient à s'installer dans Gamla. Mickal avait accueillie chez elle deux familles de Tibériade et les pleurs des enfants lui étourdissait la prière.
Elle disait en fixant les pierres des maisons: "il n'y a rien à craindre, rien à craindre, Ras've'shalom! Dieu est grand!" mais ses yeux pâles disaient :"où est Dieu, que fait-il? où est il?  j'ai peur que j'ai peur! pour mes fils à l'aide!" 
Yael, en la croisant sur la place du puits, entendait les yeux de Mickal qui assourdissaient sa voix. Mickal la salua de son sourire triste en la bénissant d'un "shalom ve brak'ha, tout va bien chez toi? ton frère est rentré?" 
- non non il devait descendre jusqu'à Beer sheva voir les puits des bergers et sur le retour, s'arrêter à Jericho pour saluer le fils du rabbin..."
Ces mensonges rassurèrent un instant Mickal.
-et tu n'as pas peur des romains? 
C'était "Nora terrible" on surnommait ainsi la fille du presseur d'huile.
Elle avait cultivé la révolte comme on cultive les figues de barbarie sur les cactus: on ne s'en occupe pas, elles poussent seules, donnant leurs sucres au milieu des piquants.
Elle fixait de ses yeux verts, les deux femmes. Yael aimait beaucoup Nora. Elle l'aimait et depuis si longtemps, l'enfance. Elles avaient le même âge, toutes les deux avaient étudiées ensemble en secret quand elles n'avaient pas dix ans. 
"Nora" entrait le soir en cachette dans la synagogue de Gamla et écoutait les discussions des anciens. Elle passait par la fenêtre arrière et se cachait au milieux des sepher torah dans l'armoire avant que les maîtres ne pénètrent dans la salle d'étude. Jamais Yael n'aurait osé. Elle attendait patiemment Nora, dehors, près du puits, l'autre arrivait alors au milieu de la nuit en sautillant d'un air content , après avoir attendue  que le dernier des maîtres sorte de la salle de prière, et Yael lui demandait:"alors? qu'est ce qu'ils ont dit? de quoi ont ils parlé? "
"- du compte des jours et de la nouvelle lune..."
et Nora expliquait longuement à Yael comment on reconnaît une nouvelle lune, le sens des jours et le rythme des mois, le cycle de la terre et le mouvement des étoiles, toutes les paroles des rabbins s'étaient déposées en colliers de perles rares autour du cou fin de Nora...."Peut être" se disait Yael en contemplant le visage lumineux de son amie, "peut-être bien que cette belle lumière est née des paroles entendues les veilles quand elle se cachait entre les sepher torah."
Nora déconcertait fort à Gamla.
. Un jour de shabbat, il y a très longtemps, un jour où un rabbin et trois savants venus de Jérusalem étaient les hôtes à la table de son père, Yael avait invitée  Nora à venir partager le kidoush. Nora petite fille, avait fait face au rabbin et lui avait demandé de sa voix d'enfant: "savez vous pourquoi Israel se nomme Israel?"
-"évidemment" avait répondu aimablement le rabbin. "Mais je suppose, ma fille, que si tu me poses cette question, c'est que tu as une réponse que je ne connais pas encore et que tu brûles de me l'apprendre."
 
 

GAMLA ( extrait 2 ) Shoshana Saskia Cohen Tanugi

Un des commandants de la légion entendit le blasphème. Il écoutait Florus qui pensait à voix haute, il sentait l'homme choisi par Rome, animé par la haine. 
Le commandant avait fait trop de guerres, était trop gradé pour ne pas savoir combien la haine avait l'odeur du sang.
le vieux commandant bientôt vétéran, espérait une retraite calme dans une des provinces romaines,  la fin des guerres et la fin des armes. mais il voyait Florus et il sentait le sang à ses lèvres. Florus demanda d'une humeur massacrante:
-"Est-ce vrai que les hébreux ont fait venir le gouverneur des provinces de Syrie pour leur Pessah?" -
- "Oui, Cestius Gallus est là pour régler le problème de Cesarée que réclament les Syriens" répondit le vieux militaire. Florus avait réduit les riches, volé les fermes dépouillés les familles. Il reçu Cestius Gallus, le gouverneur de Syrie comme un Roi, festin, musiques et jeux, combats et sang mais le gouverneur n'avait pas émis la moindre émotion. Alors il le raccompagna jusqu'à Cesarée.
Le peuple s'était plaint de le conduite de Florus au Gouverneur de Syrie. Les Cohanim avaient été reçu. Le gouverneur les avait écouté. Ils avaient nuancé leurs larmes mais leurs larmes avaient coulées. Leurs filles avaient parlées.  En diplomate, Cestius Gallus promit aux délégations de Judée, que Florus deviendrait un ange, qu'il voulait la paix, qu'il se calmerait,  il raconta combien Rome était belle comme ses arbres bruissaient dans la lumière du soir, comme la paix était douce et que l'on ne faisait bien la paix qu'avec ses ennemis,  et il n'y avait rien à craindre de la Reine du cirque, elle aimait la paix, elle voulait la paix, elle vivait de paix. Le gouverneur romain des provinces de Syrie savait parler de Rome, elle lui manquait. Florus, lui, était un stratège. Il ne voulait pas que leurs plaintes remontent à la tête de l'aigle. Ils avaient déjà commencé à se plaindre au gouverneur de Syrie...Il fallait agir, avant que Rome ne décide d'enquêter sur ses vols en Judée. Car lorsqu'il volait la Judée c'était Rome qu'il volait...

"Au nom de la paix" crie le romain, "dix sept talents du Temple iront à l'Empereur!"

Ainsi pour dix sept talents volés au trésor du Temple commença la guerre des juifs contre Rome.

il y avait dans les rangs du vieux commandant un prisonnier juif, fidèle à Dieu et à Rome un des Cohanim un des fils des prêtres qui tremblait de rage en écoutant le procureur, mais le vieux commandant lui commanda de se taire, alors le fis de Mathatias, Cohen à Yerousalaïm, se tut comme l'on se tue et non comme l'on se tait, pour ne pas parler il se mit à écrire:
" Mon père s'appelle Matathias mon nom est Yosseph je suis hébreu et Cohen ...la nécessité ma contraint de me trouver dans les armées Romaines..."
Ce que l'on su du sang versé au nom  de Rome est dû au fils du Cohen de Jérusalem qui signa son témoignage sous le nom romain et hebreu : Flavius et Joseph.


 
 

GAMLA - Shoshana Saskia Cohen Tanugi